I'll be your guide
Je ne sais si ce sont ces mots de Bonnefoy, "il y a risque de gnose dès qu'il y a écriture", qui me dérangent ; ou si c'est plus simplement le côté public du blog qui recommence (ça me prend par à-coups, disons... ^^) à me poser problème - "mais elle n'a vraiment aucun amour propre cette fille", n'est-ce pas -, mais ces temps-ci je ressens toujours comme un sorte de lassitude avant de commencer à écrire ici. Ce n'est pas vraiment que je n'ai pas d'idées, ni que l'envie d'écrire manque, mais... au dernier moment, c'est ça : lassitude.
Les quelques mots auxquels je m'accorchais pour garder le sourire en toute occasion commencent, avec le temps, à perdre de leur effet. De nouveaux, y penser m'agace, comme c'est arrivé plusieurs fois dans l'année. Peut-être pourtant qu'il suffirait de les entendre à nouveau pour changer d'avis, ne serait-ce qu'au bout de quelques temps ; mais je ne les entendrai plus, ou pas avant longtemps, et ponctuellement encore. Tant pis : voyons cela comme une libération, c'est plus joyeux. Je ne suis pas certaine qu'il soit sain de suivre un guide, cela risque trop de nous empêcher de voir que le chemin que nous suivons n'est pas le seul possible, et surtout pas le seul valable. Il est plus enrichissant, sans doute, de s'ouvrir à tous les horizons, pour tenter peut-être de tracer un chemin qui soit original - en tout cas, avoir l'impression qu'il nous appartient et qu'il n'est pas uniquement l'imitation de celui d'un autre.
En attendant, je lis Camus, La Chute : "Vous parliez du jugement dernier. Permettez-moi d'en rire respectueusement. Je l'attends de pied ferme : j'ai connu ce qu'il y a de pire, c'est le jugement des hommes."
Bam.
Beaucoup d'idées déjà plus ou moins abordées, mais toujours dérangeantes. Une lecture qui partage entre plaisir - plume de maître, et de quoi satisfaire son "appétit de clarté" - et noeud dans l'estomac - ça n'est pas bien joyeux, tout ça. Un coup de poing de plus, finalement.
Bonne soirée.