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Altawabi's blog II
30 janvier 2007

Oublier le temps des malentendus et le temps perdu à savoir comment

Assise sur le banc de l'abri-bus, je regarde les voitures passer. Il y a un rayon de soleil sur les immeubles, à gauche.
Mais regardez-là, cette petite chose mal coiffée qui se terre sous son manteau gris et son écharpe multicolore. Ou plutôt non, ne la regardez pas. Passez à côté sans la voir. C'est cela, l'ordre des choses. Elle non plus, ne vous voit pas.
Les yeux qui se ferment tout seuls, panne de courant au lycée, impossible d'écouter quoi que ce soit, la poésie est mémoire de l'intensité perdue, il tousse, quels critères pour définir le beau, ça m'est presque égal, Cicéron parle de beniuolentiae, j'ai faim. Ma vie est un joyeux bordel - je suis un joyeux bordel. C'est presque drôle, finalement.

Je voudrais écrire quelque chose, je sais à peu près quoi, mais je n'y arrive pas. Les idées se dérobent. Je sais qu'elles sont là, mais elles se cachent. Voulez-vous bien sortir, et m'obéir un peu, rogndjudju !

Je suis un joyeux bordel.
J'ai mal d'avance de chaque mot que je n'ai pas encore déposé sur cette page. A chaque pensée, à chaque parole, à chaque acte, je sens ce regard sévère posé sur moi, j'entends d'avance le reproche, la voix qui gronde, qui vous écrase, qui vous annule. Je ne fais jamais rien d'irréprochable. Et en, plus je me répète - rien de neuf à dire. Je ne sais pas non plus aller à l'essentiel. C'est que je ne sais pas quel est l'essentiel. Justement, je le cherche. Si je savais, je n'écrirais peut-être plus - et encore, ce n'est pas sûr.
Je vous le dis tout net, je n'ai aucune idée ni de ce que je suis, ni de ce que je voudrais devenir - c'est normal à ton âge - merci maman.
Je me demande encore pourquoi je continue ce blog. Je sais juste une chose, c'est que je n'ai pas l'intention d'arrêter.
J'ai honte de continuer, mais je continue quand même.
Tu sais, la vie n'est pas si compliquée que tu le crois - mais non, je ne le sais pas, justement. Ce ne sont jamais des mots qui pourront me l'apprendre. Seule la vie elle-même le pourrait - si elle voulait bien.
C'est sans doute moi qui la rends compliquée, mais je ne sais pas faire autrement. Je ne peux pas me laisser aller au fil des jours comme dans un demi sommeil. Je ne peux pas. Ce serait être déjà morte.
Je ne sais pas non plus ce que j'aime. Je suis comme ces gens qui se promènent dans les galeries d'art et qui annoncent : "ça j'aime, ça j'aime pas, ça j'aime, ça j'aime pas", juste parce qu'il faut avoir un avis. Ce n'est pas bien, sinon ; c'est qu'on n'a pas de personnalité.
Je n'ai pas de personnalité. Je n'aime rien, ou alors, j'aime tout.
Même la philo, je ne l'aime pas tous les jours. Je me demandais encore ce matin si je ne ferais pas mieux de tenter une prépa, ou Science-Po. Ah, mais non ! Je ne peux tout de même pas changer d'avis toutes les cinq minutes ! Ce n'est pas vivable, non. Ce n'est pas vivable. Et surtout, ne pas savoir ce qu'on veut, c'est ne pas avoir de personalité - encore une fois.

Cela fait trois ans que j'ai commencé à tenter de contruire quelque chose. Il y a trois ans, j'ai commencé à me demander qui j'étais, qui je voulais devenir. Surtout ça : qui je voulais devenir. Et comment y parvenir.
Mais depuis trois ans, je tourne en rond. Je suis revenue au point de départ, et même pire. Je crois qu'il y a trois ans, je savais mieux ce que je voulais être que je ne le sais maintenant.
Il y a trois ans, je voulais la musique.
Et je crois que je suis passée par tout.
D'un altruisme à outrance, je suis passée à un égoïsme abominable. J'ai aussi cherché le juste milieu entre les deux. J'ai voulu l'amour comme l'idépendance. J'ai cru en moi comme je me suis détestée. D'autres fois je n'ai pas eu d'avis. J'ai hurlé comme je me suis tue, j'ai tout accepté comme j'ai tout envoyé promener. J'ai aimé comme j'ai haï, j'ai été sûre comme j'ai hésité, comme je me suis perdue. J'ai voulu briller comme j'ai voulu m'oublier. J'ai essuyé autant de compliments que de reproches, j'ai voulu réfléchir comme j'ai voulu me laisser porter, j'ai tout raté même si j'ai parfois réussi. Et finalement je n'ai réussi qu'à me perdre moi-même - si tant est que je me sois déjà tenue entre mes propres mains.

Je ne sais pas très bien d'où je viens, absolument pas où je vais.
Je ne sais même pas où je veux aller.

Ce que je veux être ? Je ne peux même pas dire qu'il serait temps de me poser la question, je me la suis déjà posée cent fois. Non, maintenant, il faut à tout prix que je trouve une réponse.

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Commentaires
A
Contente que tu te retrouves dans mes mots... :)<br /> <br /> Un an de moins dis-tu... je crois que j'aurais aussi bien pu écrire tout ça un an plus tôt ^^<br /> <br /> Merci encore, en particulier pour ce petit mot : "sincérité"... :)
C
Et bien, décidément, tes mots me plaisent =)<br /> J'ai un an de moins, mais ma situation se résume un peu près à la tienne... <br /> "je n'ai aucune idée ni de ce que je suis, ni de ce que je voudrais devenir"<br /> Arf.<br /> Je ne te connais pas cela dit, mais je décèle ta sincérité. Tu écris bien aussi. Ton univers, même flou, m'est agréable.
A
Heureuse que tu sois heureuse que je sois toujours là :)
K
Trop de temps passé sans te lire...<br /> Alors je vais simplement te dire que je suis très heureuse d'être revenue et de te voir toujours là.<br /> That's all.<br /> <br /> Bai bai.<br /> <br /> Kendra [in Wonderland]
A
Je n'ai pas très bien situé en quoi on n'était pas d'accord, mais c'est peut-être la faute à ma grippe. Je relirai ça quand ça ira mieux.<br /> <br /> Merci de m'avoir laissé un si long mot.<br /> <br /> A bientôt.
Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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