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Altawabi's blog II
14 janvier 2007

Je suis amoureux de tout un pensionnat

J'ai retrouvé une chanson dans mes fichiers, que Ludéla m'avait envoyée y'a un p'tit moment il me semble, "l'heureux mix" de La Tordue. P'tite chanson sympa, les paroles constituées uniquement de citations, en particulier d'autres chansons, je crois. C'est assez marrant. Enfin, moi ça m'amuse, en tout cas.

Ça m'amuse, et puis, dehors par la fenêtre je vois ces petites lumières, les mêmes que je regardais le soir en me demandant à quoi il pensait, là-bas, chez lui, peut-être à moi. Je ne sais pas pourquoi je regardais toujours de ce côté. C'était juste évident qu'en regardant par là, je regardais vers chez lui. Pourtant, je ne pouvais pas toujours savoir. Quel qu'il soit, il n'est plus qu'un souvenir depuis longtemps. Maintenant, il n'y a plus que les petites lumières entre les arbres. C'est peut-être pour ça que j'avais déplacé ma chambre dans cette pièce. Pour voir les petites lumières par ma fenêtre. Ce soir, j'ai l'impression de retrouver de vieilles amies que je n'avais pas vues depuis longtemps. J'en profite, elles vont peut-être repartir bientôt.

Oui, je sais bien, tout ça n'est pas très intéressant, ni très agréable à lire. Peut-être même que ça n'a pas vraiment de sens. Ou alors, juste pour ce soir. Toutes les chansons qui se mélangent, il y a aussi "Ma Préférence", comme dans le film que j'avais vu, la tête sur une épaule. Bientôt le mois de février, puis le mois de mars, Bruxelles, tout va être fini. Mon chantier n'avance pas, j'ai relu le début, je l'ai trouvé médiocre, voir pire, surtout vers la fin. Et vous pourrez dire tout ce que vous voulez, je sais que j'ai raison sur ce point. Bientôt, ça fera un an. Un an. Je passerai mon bac, je ne sais pas si j'aurai la mention très bien, mais ce n'est pas plus important que de retrouver une chanson amusante sur son disque dur, après tout. C'est beaucoup moins important que des petites lumières qui brillent dans la ville comme des souvenirs, en tout cas. Toi le frère que je n'ai jamais eu, que je n'aurai jamais, chante Maxime. Toi, le frère. L'année prochaine, j'irai peut-être à Paris, peut-être à Rennes, peut-être Lyon, peut-être à Lille, peut-être à Nanterre. Dans une ville, une ville avec des lumières. Je ne sais pas s'il y aura la mer. Je ne sais pas encore. Mais j'irai, ce sera comme un voyage. Avant, je veux voir Prague. Et retourner à Bruxelles. Et des concerts, plein de concerts. Peut-être même qu'un jour, j'irai en Afrique. Et puis un jour, à la place des lumières, je regarderai un vrai visage. Oui, un jour. Ça n'est pas intéressant, ce que j'écris, hein. Non, ce n'est pas intéressant. Mais ça ne sert à rien, d'écrire, d'écrire des choses intéressantes, et puis, on ne peut pas. Non, on ne peut pas, mais ce n'est pas important. L'important ce sont les lumières là-bas de l'autre côté de la route, l'important c'est la musique et les souvenirs qui se confondent, l'important ce n'est pas de savoir où l'on va mais d'y aller, l'important ce n'est rien, je n'ai rien à vous dire, absolument rien. Je me souviens, je regardais la lune, tout en haut, entre les sapins. Et je cherchais la petite ourse, au bout du manche de la casserole, c'était le Nord. A partir de là, il n'y avait plus qu'à trouver l'Ouest, et j'étais chez moi. Une autre fois, j'étais assise sur le rebord de la fenêtre, il y avait des nuages noirs dans la vallée, je voulais un harmonica. J'étais malade, malade parce qu'il n'était pas là. Il est important, l'air de rien, hein. Mais je me souviens aussi comme il avait serré ma main très fort un soir au théâtre, comme il m'avait souri dans le noir, je savais qu'il était là et qu'il ne partirai plus, jamais. Pourtant si. Il avait déjà failli s'en aller ce soir-là. Après, je l'ai oublié, c'est ce qu'on m'avait dit de faire, oublier. J'ai résisté d'abord, et puis j'ai fini par obéir. Je l'ai tué. Je l'ai tué, en oubliant, mais il est revenu. Il est là, ce soir, tout près, tout près. Il n'a plus de visage mais il est là. Tout près, tout près. Bientôt je lui remettrai un masque, plus beau que les autres encore. Plus beau que celui qui n'a jamais rien dit mais qui s'est contenté de poser sa main sur mon épaule, plus beau que celui qui a tout dit, plus beau que celui qui ne savait pas très bien, plus beau que ceux qui n'ont jamais su et ne sauront jamais. Quelle importance si tout ça n'est jamais écrit. Quelle importance. Je ne suis rien, je ne serai jamais rien, sauf pour lui. On n'est jamais exceptionnel en soi. Mais on peut l'être pour les autres. Pour lui. Un jour. Un jour, ce n'est pas si triste. Je l'avais déjà écrit. Un jour un jour un jour un jour...

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Commentaires
K
un petit tour ici en retour. eh bien si entéressant ce texte, c'est poitillister, plein de touches très justes, j'ai aimé entre autres l'importances des petites lumières par rapport au bac, et l'image du masque. tout çà ne laisse pas indifférent - bon vent!
A
Bah heu... écoute, c'est moi qui te remercie :)
A
Tu peux pas savoir à quel point tes articles me touchent.<br /> Merci de partager tout ça avec nous.
Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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