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Altawabi's blog II
1 octobre 2008

Vieillerie, ou le dernier sursaut de la foi.

"Hey, [Toi.]

Voilà que j'me r'trouve toute seule face à moi-même ; il est minuit, tout le monde dort y compris Kikiche, et moi je ferais mieux d'en faire autant vu le sommeil de la nuit dernière que j'ai à rattraper...
Mais j'peux pas. Ben non, j'peux pas, moi qui depuis à peu près vingt-quatre heures ne rêve que de ce moment où je vais enfin pouvoir dormir tranquille... Là, non. Impossible de fermer l'œil.
Je sais que tu ne dors pas, toi non plus... pas avant deux heures du matin, à ce que tu viens de me dire. Mais alors, si tu ne dors pas... à quoi tu penses ?...
J'aime bien me demander à quoi pensent les gens, comme ça, le soir, sous leurs couvertures, quand j'y suis, moi aussi, sous les miennes... enfin, presque, en l'occurrence, c'est un peu différent étant donné que j'écris... J'écris ce que je pense, au lieu de me contenter de penser tout court. Et je pense que je me demande à quoi tu penses... donc, je l'écris.
Je me rappelle, il y a quelques années, en cinquième... tous les soirs, ou presque, je me posais cette question en espérant que tu penses à moi... Sourire. Joli souvenir...
Ce soir, là... c'est tellement différent. Et pourtant, je n'imaginais pas, à l'époque, que quatre ans plus tard tu compterais toujours autant pour moi... encore moins que je ne t'aurais pas perdu de vue !...
Les temps changent. Et tu es toujours là. D'une manière ou d'une autre. Mais ce soir, en me posant cette question que je me posais déjà il y a quatre ans, "à quoi tu penses ?...", je n'espère plus grand chose. Je crois surtout savoir que tu penses à [Elle.] Forcément...
[...]
Tu te souviens de nos rêves ? Quand on disait qu'on resterait toujours ensemble... que rien ne nous séparerait jamais... qu'on s'aimerait toujours... Je voulais tellement y croire. Et je serrais les poings de toutes mes forces pour garder encore et encore cet amour... comme si, au final, je cherchais à le retenir de force... Et puis, j'ai cru le voir s'en aller. Oui, j'ai cru... Parce que maintenant, quand je regarde en arrière, qu'est-ce que je vois ? Et bien...
Je vois quatre ans d'amour, d'un amour qui mûrit en moi jour après jour, avec ses hauts, ses bas... ses débuts, un peu fous, où tout est beau, où on s'emporte, où on délire, et puis... des moments plus calmes, comme si tout était parti, et pourtant, toujours, TOUJOURS, des souvenirs qui ressurgissent, des sourires, des larmes qui me guident... Tous ces doutes, si souvent ponctués d'émotions... et oui, finalement, après tout ce temps, les sentiments sont toujours là. Oh, ce ne sont plus les mêmes, non ; ils ont mûri, ils ont vécu... mais ils sont là, plus forts et plus vrais que jamais. Comme si en effet, contre toute attente, l'amour était éternel. Comme si, même sans qu'il ne soit plus question de faire sa vie avec une personne, l'attachement que l'on a pu lui porter ne devait JAMAIS s'éteindre...
Une chose surtout m'a marquée quand je t'ai retrouvé. Cette complicité... Jamais je n'ai été aussi complice de qui que ce soit, même mes meilleurs amis. Ces regards échangés, si vite compris... Jamais je ne me suis sentie si proche de quelqu'un...
Je t'aime, [Toi...]"

(Juillet 2005, à peu près, si mes calculs sont bons.)

On peut trouver tout cela un peu niais, c'est clair. J'avoue pourtant que je m'en fous un peu. Relire cette vieille lettre me fait réellement quelque chose. Ce n'est pas de la littérature, c'est de la vie. Maladroitement exprimée, mais de la vie.

Je me souviens d'un soir quelques temps après, ma main dans celle du type à qui était adressée cette lettre (qu'il n'a sûrement jamais lue, d'ailleurs, même si des choses équivalentes ont certainement dû être dites), dans les rues de Quimper. Mes pensées qui vagabondaient comme à leur habitude, et l'envie subite de pleurer, dans l'idée qui s'imposait soudain à moi qu'on était à peine au lycée, et que l'avenir n'était qu'un vide béant où il n'était possible de rien distinguer. Un vide béant où je ne le voyais pas. Il avait beau me jurer le contraire, quelque chose me disait qu'inévitablement, la vie, qui nous surprend toujours et ne fait jamais les choses comme on l'avait imaginé, nous séparerait. Ce qu'elle n'a pas manqué de faire, et la haine, et l'oubli. Plus rapidement encore que je ne l'avais cru.
Le courant qui emporte toujours tout. Ce courant qui éloigne, qui sépare, tout doucement, inévitablement.

Bien sûr elle est trop loin trop raturée la fin
Mais je crois pas que tu sois sur le quai
Et le oh ça ne fait rien qui suit est un énorme mensonge.

La différence, c'est que l'idée me faisait tellement mal que j'essayais de toutes mes forces, mais sans trop de succès, de m'agripper à l'espoir insensé que la vie me donne tort. Je n'y croyais plus mais je ne voulais pas ne plus y croire. Non. C'était trop insupportable. Je ne me sentais simplement pas capable de vivre cette vie-là.

Et puis on finit par s'y faire. Au moins un peu.

- L'avenir, heu... on en reparle quand il sera là ?

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  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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