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Altawabi's blog II
11 avril 2007

Elle ne peut rendre sage les fous, mais elle les rend heureux

Un morceau de piano du film d'animation Corpse Bride. Me rappelle des trucs, hm.

Joli...
Et puis paf. Oui, ça surprend. Brusque retour à la réalité.
C'était peut-être un signe - oui bon, tu vas pas recommencer avec ces trucs-là.

Ben non, je vais pas recommencer.

Volet à demi baissé. Il fait à peine jour encore.
Soleil aujourd'hui... Pas envie de sortir de sous les draps, musique et puis le coeur qui cogne on ne sait pas pourquoi, c'est agréable de le sentir cogner comme ça, la vie qui frappe, qui manifeste sa présence - haut et fort, avec ça.

Et pourtant. Tout qui s'en va comme c'était venu. Deux mois, il reste deux mois - c'est le moment de travailler, travailler, travailler - la dernière ligne droite.
Et pourtant... on commençait tout juste à s'éveiller. A sortir le nez de sa chambre d'ermite. Tout juste... et il faut y retourner. Déjà... si vite...!
On ne veut pas - il faut - on ne veut pas...

Tiens, j'ai rêvé de Trucmuche, cette nuit. Ben oui, Trucmuche - huhu, ça va vous avancer, biensûr. Sauf qu'il portait pas le même prénom. Et dans mon rêve, et ben Trucmuche, c'était mon n'amoureux - lui que je ne connais pas, lui à qui je n'ai jamais adressé la parole de ma vie.
Ridicule.

C'est bizarre ; j'ai, je crois, une drôle de façon d'être heureuse, toujours teintée de mélancolie. Plus je creuse dans ma mémoire, moins je trouve de moments de bonheur exempts de cette curieuse caractéristique.
Plutôt génant. Je crois me souvenir que ça n'a pas toujours été facile à supporter pour les autres.
J'aimerais bien trouver le moyen d'être heureuse sans aucune pointe de tristesse. Ça doit quand même être dans le domaine du possible ! Non ?...
Mais non, rien n'y fait : si mon bonheur n'a pas cette couleur légèrement mélancolique, alors, ce n'est pas du bonheur. La petite pointe de tristesse qui l'accompagne en fait partie intégrante, sans laquelle je ne peux me sentir tout à fait heureuse. Curieuse chose.
Ça me rappelle Pascal, encore. Rien à voir, me direz vous - et vous n'aurez pas tout à fait tort.
Rien à voir, sauf ceci : Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé où à l'avenir.
C'est tellement vrai. Comme ces enfants dont parlait Bachelard, qui quittent le jeu pour aller s'ennuyer dans un coin de grenier. Si, c'est exactement la même chose : ne pas vivre en faits, mais vivre dans sa tête - et donc partout sauf au présent.
Je pourrais passer ma vie à m'ennuyer, pourvu que j'ais quelque support à rêverie - livre, musique, visage, tableau, fenêtre...
Oui, je pourrais bien passer ma vie à rêvasser. Après tout, c'est bien ce que j'ai fait pendant des années - et ça n'a changé que par obligation, avec l'âge.
Mais comme le dit si bien Rousseau, on jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on est heureux qu'avant d'être heureux. Être heureux, c'est imaginer le bonheur et rien d'autre. L'attendre. Vivre est cette attente - le titre était décidément très - trop... - bien choisi.
Et c'est là qu'on retrouve le rapport avec ce que je disais au début : c'est de là, alors, que viendrait la mélancolie. Pascal le disait : ainsi nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyions jamais. De quoi teinter le plus beau bonheur - qui n'est que rêverie, pensée, jamais réalité - de toute la mélancolie du monde. Il nous échappera toujours, ce bonheur ; à moins de ne plus rien attendre du dehors et de se contenter de cette rêverie... Mais, rêver ne vaut pas vivre - et, malheureusement, vivre ne vaut pas rêver.

Le bonheur, c'est d'y croire - le bonheur, c'est de le chercher - le bonheur, c'est de l'attendre - le bonheur, c'est de l'imaginer.
On pourrait le dire de mille façons. Mais c'est un peu trop radical.
Non ; c'est autre chose, c'est plus compliqué que cela.
Tout résiderait, je crois, dans ce jeu subtil entre imagination et réalité - entre vie et rêverie.
Sans doute faut-il trouver la juste manière d'entremêler les deux...
Tout est, encore une fois, dans l'habile gestion de nos désirs - mais ça, personne, pas un de tous ces philosophes n'en a encore trouvé la recette. Un jour peut-être ^^

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Commentaires
A
"...ce jeu subtil ENTRE imagination et réalité", bien sûr...
A
"Tout résiderait, je crois, dans ce jeu subtil être imagination et réalité - entre vie et rêverie. <br /> Sans doute faut-il trouver la juste manière d'entremêler les deux..."<br /> <br /> Evidemment, ça n'est pas "Il trouvera toutes ses pensées occupées au passé où à l'avenir" - Pascal est bien d'accord avec toi, et moi aussi.<br /> <br /> Pourtant, observe simplement ton sentiment face à la rêverie... je maintiens qu'on y trouve quelque chose qui participe du bonheur - même si biensûr cela ne suffit pas.<br /> <br /> D'où la conclusion ci-dessus... :)
V
Le bonheur, ça n'est surtout pas : "Il trouvera toutes ses pensées occupées au passé où à l'avenir."<br /> La mélancolie est liée au manque fictif d'un passé qui n'existe plus, d'un demain qui n'existe pas.<br /> <br /> ça doit quand même être dans le domaine du possible !<br /> Le bonheur, c'est d'y croire... il vient alors tout seul, sans même le chercher.<br /> L'imaginer, c'est le meilleur moyen de le rater car quand il est là, il est diférrent de ce que l'on a imaginé... <br /> Si tu crois au bonheur, ça se verra, ça se saura... et le bonheur appelle le bonheur.<br /> le bonheur, c'est d'y croire tel qu'il est.
Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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