A quoi bon te dire...
Comment amener quelqu'un à se regarder dans un miroir et à accepter ce qu'il y voit ? Comment, si ce qu'il y a à voir est si insupportable...!
Mais comment renoncer pourtant à esssayer, encore et encore, de le mener jusque là...
Comment avoir, même, la prétention de savoir que la démarche est nécessaire ?
Comment demander à l'autre de se remettre en question, sinon après y être parvenu soi-même ?...
Comment accepter d'avoir des défauts...
Comment...
Mais ça ne veut rien dire, défauts.
Il est des jours, pourtant, ou des heures où je me déteste - dans les yeux des autres ou même dans les miens.
Je suis... timide. Non, ce n'est pas une maladie, et pourtant.
La pleine lune orange au dessus de la ville, les deux bras de la Seine qui s'écartent pour accueillir avec chaleur ce morceau de Paris qui porte Notre-Dame - la vue du pont des arts, la nuit. Les yeux sont tout emplis de la majesté des façades et du tourbillon de la foule ; la ville qui vous tient comme un enfant qu'on berce brille comme un mirage - trop beau pour être vrai - et le coeur cogne fort, si fort ! Paris... Tout un vertige.
Je n'essayerai plus. C'est de moi que je dois m'occuper. De cette timidité, de cette image qui me tue chaque fois que mes yeux s'y posent - je veux la fuir, je veux fermer les yeux ; mais est-ce la bonne solution ? Elle existe, si insupportable qu'elle soit - il me faut l'affronter.
J'ai peur de ce que je vais découvrir - très peur.
Et je ne suis pas encore résignée. Mais je sais qu'il faut que je le fasse - et je sais que je le ferai.
Peut-être que j'aurai besoin de quelqu'un pour m'aider - me soutenir.
Mais ce quelqu'un existe quelque part, c'est sûr.
Je l'attendrai.
Comme je l'ai toujours fait...