Juste une petite valse
Parce que mon synthé hier m'a sauté à la gorge - quoiqu'il serait peut-être plus juste de dire qu'il m'a sauté aux doigts, mais non, la gorge en a pris un coup aussi.
Oui, ça lui prend, parfois.
Tout à l'heure, je l'avais déplacé devant la fenêtre.
Parce que jouer ou même écouter de la musique, c'est toujours en regardant par la fenêtre. Sinon, ce n'est pas pareil.
C'est pour ça qu'en voiture, c'est pratique (heu, pour écouter, du moins.)
Bon, alors, évidemment, je ne sais pas jouer un truc pareil - pauvre petite massacreuse-de-lettre-à-Elise que je suis.
Mais je ne sais pas, Chopin, cette valse, elle m'a toujours particulièrement parlé.
Une de celles qui me chuchote, psst, viens, écoute-moi, j'ai un secret à te dire, non ne t'en vas pas, c'est ça, écoute, écoute, oublie tout le reste et écoute, tu n'as pas le choix.
Des heures à l'écouter en boucle dans un magasin de disques en fermant les yeux, huhu - Julieeeeeette ! On y va ! - Oui maman, j'arrive... dans deux secondes...
Rabat-joie les mamans, parfois.
Je préfère l'interprétation d'Alexandre Tharaud. Simple question d'habitude, je pense. Je la trouve moins... grave. Je crois que c'est le mot. Celle-là a quelque chose d'un peu trop dramatique. Ou peut-être que je me souviens mal de l'autre. Enfin, on fait avec ce qu'on trouve.
(Ils auraient quand même pu nous épargner les applaudissements à la fin. Ça casse l'ambiance.)