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Altawabi's blog II
5 décembre 2006

On voit des taches jaunes à travers les lames de mon volet.

C’est étrange d’écrire tout cela, ces vieilles choses enfouies, qui ne reviendront pas. Je dis souvent qu’en ce temps-là ma vie avait un sens. Et c’est vrai : elle avait un sens, un sens qui me tenait chaud, qui me protégeait contre l’hiver, contre le vent, le gel de mon sang là au creux de mes veines, contre le monde entier qui m’assaillait de toutes parts : chacun de ses assauts ricochait sur cette carapace, cette armure de sens. Les mots, l’intelligible triomphaient autour de moi, et jamais le chaos du dehors ne parvenait à tromper leur vigilance et leur ingéniosité protectrice. Ce chaos, je l’embrassais d’un seul regard ; il suffisait d’une phrase, d’un peu de poésie, ou du chant de ma guitare. Je l’avais dompté.

Tout doucement mon chantier reprend. Tout doucement.
J'ai réécrit le tout début.
Peut-être aussi que j'enlèverai quelques "Oh..", "Ah...", "Mince...", finalement, je me demande s'ils ne sont pas en trop.
Sinon, les premiers chapitre, jusqu'au VI, je pense que je n'y toucherai plus. Ce sont les autres qu'il faudrait peut-être revoir, dans quelques détails.
Ce soir, j'aime ces mots.
C'est peut-être le départ qui fait ça.
Tout drôle d'un coup.
Ce n'est pas vraiment de la nostalgie, plutôt... on dirait presque un petit peu d'amour. Non, de tendresse.
De tendresse pour l'histoire, pas vraiment pour quelqu'un. Ou alors pour quelqu'un d'imaginaire.
Et puis non, de l'amour. Tendresse ce n'est pas assez. Je ne sais pas.

Hier soir je me demandais si j'arriverais au bout un jour de ce chantier.
Ce soir j'ai la certitude que oui. Doucement, avec amour.
Toute haine, rancune, a disparu.
Et puis non : c'est juste qu'elle s'estompe encore, c'est juste qu'il y a l'amour pour l'histoire qui atténue tout ça.
Je me souviens comme j'étais heureuse, ou comme je crois que je l'étais.
Mon bonheur avait un visage. Un masque emprunté à quelqu'un. Je m'en étais emparée pour le poser sur mes sourires.

Mais alors on dirait qu'écrire n'est plus une arme. Plus même une nécessité.
Le mal n'est plus dans l'histoire-même, il est ailleurs je crois. Je ne saurais dire où.
Ecrire maintenant c'est comme sourire, c'est comme une reconnaissance, un hommage.
Peu importe soudain que ce soit lu. Peu importe que d'autres sachent, même ceux à qui j'ai pu emprunter une apparence.
C'est pour moi que tout cela s'invente, pas contre l'extérieur.
Contre rien du tout. Ce n'est plus une guerre. Et le mal qui reste, les mots ne pourront jamais rien contre, je crois.
Je ne sais pas si quoi que ce soit pourra l'anéantir, sinon le temps, et l'absence.
Dans l'absence naît doucement l'amour, la douceur d'un manque.
Mais l'histoire qui m'attend est toute nouvelle. Celle-là aussi, je l'écrirai peut-être un jour.
Qui sait.

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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