Ode an die Freude

'Savez quoi ? Et bien aujourd'hui, pour la première fois depuis qu'il s'est mis à pleuvoir - il y a quelques jours... -, je suis rentrée du lycée les pieds secs ! Oh yeah.

Je me sens bien, ce soir.
Demain, jeudi, deux heures de géographie, fin des cours à 18h30, et alors ?
Après-demain, vendredi, bac de sport, contrôle d'espagnol, et alors ?

Vais bien, besoin de rien ni de personne ! - Dingue, j'avais oublié que c'était possible, ça !
Sais pas ce que je vais faire l'année prochaine, mais  finalement tant mieux !
Je me sens tout d'un coup libérée de l'angoisse de trouver à tout prix la bonne voie, celle qui serait faite pour moi - héhé, mais non, mais non ! C'est qu'il n'y a pas de voie faite pour moi - je l'ai décidé, haha ! - Je peux m'adapter à celle que je veux - Na !
Je peux choisir la philo comme je peux choisir la littérature ou l'histoire des arts, elles se valent toutes ; et je n'ai pas, écrit quelque part dans mes gènes ou dans mon histoire : Faite pour la philo, ni : Faite pour la littérature - non mais, autant me coller une étiquette sur le front, pendant que vous y êtes !
Alors je choisirai n'importe laquelle, et tant que le moment n'est pas venu de choisir, je ne sais pas ce que je choisirai - ce sera sur le moment : puisqu'il faut s'engager quelque part, et bien je décide de m'engager ici - et voilà, et alors je m'engage, c'est parti - pas de regrets, à quoi ça sert ? Toutes ces matières ont de l'intérêt.

Bouarf - me voici donc libérée d'un poids non négligeable ! Je me sens légère, tout à coup !
Avec toutes ces conneries bêtises, j'avais le sentiment désagréable de m'enfermer dans mes réflexions rationnelles - à la con, osons le dire cette fois ^^ - qui finissaient par m'écoeurer sans que je puisse pourtant m'empêcher de les suivre jusqu'au bout - si tant est qu'il y ait un bout.
Et puis la philo - toujours elle - qui me hante jusqu'au bout des ongles - non, ça ne veut pas rien dire ^^ -, je la hais et je l'aime à la fois - elle m'écoeure, overdose, j'ai le tourni, la Nausée et pourtant, mon dieu ce que j'aime les cours de philo, mon dieu ce qu'ils me font du bien, ces cours ! C'est drôle cette fixation sur la philo - ah oui, tiens ^^ - merci papa.

Bon. Comme quoi, c'est comme tout : on a beau aimer, trop, c'est trop - même Venise, trop c'est trop, alors, la Philo aussi. Le soucis, alors, c'est de réussir à en sortir ! Mais j'ai dû m'enfoncer jusqu'au cou dans ses sables mouvants - rien, plus rien n'existe, dirait-on, que la Philo.
Même pas envie d'écouter de musique - Vincent Delerm, overdose aussi.
Mais, mon dieu, qu'est-ce qui va me sortir de là, alors ?...
Et puis il a bien fallu tenter de bosser un peu la guitare - un peu. Et puis, hop, aller, métronome, on allume le synthé. Et forcément, on se met à jouer un peu, sur ce synthé... machinalement !
Et là, oh miracle ! Ce que je n'espérais plus arriva ! Une vieille mélodie de mes cours de musique de cinquième qui renaît sous mes doigts - rien du tout, une simple mélodie, trois notes qui s'enchaînent, une seule main sur le clavier ! - et alors, tout remonte ! Tout est là, tout d'un coup ! La musique, la musique est là, elle est partout, elle virevolte autour de moi, elle me sourit à la fenêtre - je frissonne, c'est délicieux ! Le ciel entre les mains ! Les étoiles sous les paupières fermées - le soleil est entré en moi par les oreilles (^^)
Le visage de ma prof de collège, aussi - et puis celui de ma prof de chant, du temps de la chorale.
Légère nostalgie peut-être - et le soir tombe, les rêves se lèvent ! (^^) Doucement...
C'est alors Beethoven qui m'attend - et Pachelbel, Albinoni, Vivaldi, Mozart !
Mozart...
Dehors dans la rue, alors. Il pleut un peu, encore. Doucement je me mets à chanter - c'est drôle comme tout remonte parfois sans prévenir, comme ça nous surprend tout d'un coup. Doucement, je chante, sous la pluie - I'm singing un the rain - mais non, ce sont ces vieux airs de la chorale... et il pleut.
A l'arrêt de bus, j'attends - je chante.
Dans le bus, je m'assied - je chante.
Doucement - il ne faut pas déranger les gens.
Mais je chante quand même.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas chanté - tout d'un coup.
J'ai envie d'exploser. De laisser sortir toute ma voix - tant pis si c'est pas joli ^^ - envie de chanter simplement, c'est tout et au diable le reste, fermer les yeux, et chanter, chanter, chanter !On dirait que ma poitrine va éclater - éclater de bonheur ! Chanter...

Libérée d'un poids non négligeable - légère, tout à coup.
Je ne sais pas ce que je ferai de ma vie. Peut-être qu'un jour je chanterai de nouveau, peut-être pas. Peut-être que je continuerai la guitare, peut-être pas. Peut-être le piano, un autre instrument, peut-être pas.
Peut-être que je ferai de la philo, peut-être pas.
Peut-être que j'écrirai des livres, peut-être pas.
Je ne suis pas obligée de rester fidèle aux quelques rêves qui ont pu me poursuivre un jour ou l'autre - je peux décider de devenir qui je veux.
On verra au moment où il faudra faire des choix - tout se jouera là - ah, liberté, ou sentiment de liberté, vertige ! Mais bonheur, aussi...
Car quoi que je choisisse, je le choisirai avec enthousiasme.
Et alors, il y aura toujours un peu du reste pour me distraire de ce qui deviendra mon travail - toujours un peu de musique quelque part, d'une façon ou d'une autre, toujours un peu de mots - mais je ne sais ni comment ni à quel point.

Je n'oublierai pas mes rêves de lycéenne,
Je suis heureuse de les avoir rêvés, tous autant les uns que les autres,
Je suis heureuse des choix que j'ai faits, d'avoir choisi ce lycée, la section L, d'avoir connu certains profs - Georges, Mme Grec, M'sieur Philo - et certaines personnes - un prof encore, un prof de guitare.
Ce n'était pas les bons choix - j'aurais très bien pu en faire d'autres - seulement, ce sont les choix que j'ai faits, mes choix.
En tout cas, je peux vous dire que mes années Lycée, quoi qu'il arrive ensuite, je m'en souviendrai - et c'est déjà ça ^^

En attendant, ces années, elles ne sont pas encore tout à fait finies (^^), et ce soir, pour me libérer un peu de la Philo qui ne voulait plus me lâcher, ce soir, c'est Beethoven et sa neuvième symphonie !
Bon alors évidemment j'ai pas trouvé ce que je voulais, faut attendre trois ou quatres minutes pour entendre le thème de l'Ode à la joie - c'est çui ci qui m'intéresse ^^ -, et y'a pas la partie chantée... mais bon...

C'est parti !
Freude, schöner Götterfunken Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum !
(Surtout ne me demandez pas ce que ça veut dire, je ne parle pas allemand ^^)

Faudra que je pense à écrire sur mon testament qu'ils se démerdent pour faire jouer ce morceau le jour de mon enterrement... XD

PS : n'empêche que "besoin de rien ni de personne", ça devient presque inquiétant. C'est vrai quoi, ça faisait des années que ça m'était pas arrivé, d'être amoureuse de personne, et si en plus j'ai même pas spécialement envie que ça m'arrive... Je dois être malade - ou guérie, c'est selon ^^, mais cette maladie-là, il paraît que le plus malheureux c'est quand on en guérit, justement - Haha.
'Faudrait que je rencontre quelqu'un, ça m'ferait p'têt du bien, et quelqu'un de normal pour une fois - par normal, j'entends quelqu'un qui existe vraiment : pas Mano Solo par exemple ^^

...
Bon aller, trève de plaisanteries : je vous souhaite une bonne nuit ! XD

Comments

[Antoine]

C'est dur de "parler après toi" sur un aussi beau blog, surtout que ma question n'a aucun rapport mais je voulais savoir comment est-ce que tu faisait pour mettre des petits lecteurs qui te lisent des chansons, dans les articles de ton canalblog '^^
Merci d'avance a+