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Altawabi's blog II
22 octobre 2008

Métro, boulot, Artaud. (...)

Sortie de chez Gibert avec sous le bras la Critique de la Raison Pure et la nouvelle traduction chez GF de la République de Platon. Haha.

Il y a cet exposé à faire sur l'allégorie de la caverne (comme si on n'en entendait pas parler depuis le lycée), ce traité de Plotin à lire et la notice qui va avec, une super dissert' sur la raison et les passions sont-elles inconciliables ? à commencer, au moins. Sans compter les exos de logique, quelle poisse. 'Faudrait que je finisse ça dans la semaine ; ça paraîtra sans doute peu à des élèves de prépa, par exemple ; mais pour moi, c'est beaucoup. Je vous ai dit que ma dernière dissert', j'ai passé une quinzaine d'heures à la rédiger, juste parce que j'avais envie de prendre mon temps ? Sais pas travailler vite.

Bref. Il faut que je me rende à l'évidence : j'aime pas travailler en général ; mais, j'aime bien la philo.
Ça me laisse un peu perplexe ; je me demande si c'est défendable. Parlais d'Artaud à mon père hier soir ; lui disais que tous les philosophes devraient avoir lu quelque chose de lui. Du mal à expliquer pourquoi en fait, mais il vous bouscule ce type, quand vous prétendez voyager à travers la pensée et la modeler en touts cohérents - quand vous faites de la philo, quoi. A le lire, lui qui souffre tant du morcellement, voire de l'inexistence de sa pensée, ça remet en question toute votre démarche ; est-elle seulement possible ? à lire l'Ethique de Spinoza, on dirait bien que oui ; mais Kant a assez démontré les travers de ce type de métaphysique. Elle passe à côté de la réalité, simplement. Et ce malgré tout ce qu'elle peut avoir de fascinant - vraiment fascinant, je trouve. Mais quand bien même on s'appellerait Baruch Spinoza, est-ce qu'on n'a pas tous ressenti un jour ou l'autre, vis-à-vis de notre pensée, quelque chose qui ressemble à ce que décrit Artaud, même à un degré minime ? Qui domine ses pensées, peut prétendre les contempler d'un regard sûr qui les surplombe et les embrasse toutes d'un seul coup ? Ne sommes-nous pas tous plus ou moins au-dessous de nous-mêmes, au-dessous de nos pensées, à se tordre un peu le cou pour essayer de les voir, tendre les bras et sauter à pieds joints pour s'efforcer avec toutes les peines du monde de les attraper ?
Je ne crois pas à la maîtrise absolue des pensées et du savoir, après laquelle court le philosophe. En bref, je ne crois pas à la sagesse - même si je saute une marche ou plusieurs, sans doute. Artaud, dans la description de sa maladie, nous révèle à tous quelque chose de nous-mêmes. D'une façon beaucoup plus frappante que n'ont pu le faire certains philosophes eux-mêmes, parce que d'une façon non spéculative mais vécue.
Le grand tort du philosophe, ça serait d'être incapable de voir que cette maladie le concerne un peu lui aussi, et plus encore peut-être, incapable de réaliser que d'autres formes de pensées qui assument mieux ce "défaut" sont au moins tout aussi dignes d'exister que la sienne...
...
(Choses à creuser.)

Bon, la caverne m'attend.

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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