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Altawabi's blog II
4 juillet 2008

(On n'est pas tous des oiseaux, c'est vrai)

J'en ai assez. Je relis mes conneries, et je pleure. (Et puis je me dépêche de sécher mes larmes de gamine capricieuse, parce que je sais que je suis ridicule.)

    "Il y a de cela une éternité, me semble-t-il, que j’ai cessé d’écrire. J’en viens parfois à me demander si j’ai même commencé un jour. Pourtant, je me surprends encore, de temps à autres, à poser un regard attendri, et comme empreint tout à la fois de naïveté enfantine et d’une étrange nostalgie, sur un tapis de feuilles rousses qui couvre les trottoirs d’une avenue de Paris, ou sur les reflets colorés qui habillent certains soirs la surface lisse des eaux de la Seine… 
    Comment, lecteur, vous ne riez pas ? Votre impassibilité m’effraie. Ce n’est pas même que je vous le permets, mais bien que je vous ordonne de rire à la lecture d’une telle phrase. Je vous l’ai dit : j’ai arrêté d’écrire, il y a bien longtemps. Une telle littérature ici ne peut être que mauvaise, et prêter à moquerie. Soyez donc un peu plus réactif.

    Mais cette malheureuse phrase qui vient de m’échapper, manifestation même de l’un de ces égarements ridicules qui me prennent parfois, saura peut-être après tout m’être utile : dans son double aspect spontané et risible, elle fournit un exemple remarquable de la contradiction qui m’accable, celle-là même dont je cherche à vous parler : c’est que je suis aussi incapable d’écrire qu’incapable de ne pas écrire.
    Comprenez-moi bien. Ces mots ne sont pas de la littérature, parce que je n’ai jamais réussi à écrire. J’ai fait glisser ma plume sur les pages lisses de mille et un cahiers, j’ai noirci du martèlement de mes doigts sur un clavier un nombre incalculable de fichiers informatiques ; mais je n’ai jamais écrit. Au cours de ce voyage à travers les mots, du bout de ma plume, je n’ai su que toucher l’horizon de ma propre médiocrité ; et j’ai appris à la connaître. J’en sais aujourd’hui les moindres recoins, les contours, les formes, les visages. Et je l’ai vue, je l’ai sue indépassable."


Cette constatation est la bonne. Je n'en vois pas d'autre possible.  

En regardant autour, un simple mail me tue de sa justesse dans l'assemblage des mots - sobriété et et équilibre, c'est à n'en pas croire ses yeux de mauvais lecteur.

Et c'est encore entre deux eaux.
Incapable d'abandonner autant que d'aboutir à quoi que ce soit.
Vais-je m'acharner ? Et jusqu'à quand ?
Ou vais-je un jour déposer les armes ?
- Je me demande bien quelle solution serait la plus stupide.

"... A retirer de mon ami le bœuf, l'animal travailleur et besognant, le fabricateur de bouquins à un mot par heure, on se trouve en tête à tête avec un être si ordinairement doué, si peu doté d'une originalité !"
- Ah, mon pauvre ami, comme je me crois en mesure de comprendre. A un degré plus bas. Le degré de l'oubli.

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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