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Altawabi's blog II
13 avril 2008

"Quand on porte des jugements d'appréciation

"Quand on porte des jugements d'appréciation sur des objets uniquement d'après des concepts, toute représentation de la beauté se perd. Il ne peut donc y avoir non plus de règle d'après laquelle quelqu'un devrait être forcé de reconnaître quelque chose comme beau. Pour ce qui est de savoir si un vêtement, une maison ou une fleur son beaux, on ne se laisse dicter son jugement ni par des raisonnements ni par des principes. On veut soumettre l'objet à ses propres yeux, comme si son plaisir dépendait de la sensation ; et pourtant si l'on désigne alors l'objet comme beau, l'on croit rallier à soi l'universalité des voix et l'on prétend obtenir l'adhésion de chacun [...]"

Kant, Critique de la Faculté de Juger,
Première partie, Livre I, Paragraphe 8.

Et j'entends la voix de monsieur D. qui s'épend comme un murmure à peine amplifié dans l'amphi sans fenêtre au plafond qui s'écroule. Le dogmatisme doux que l'on y croit entendre, cela inquiète et attire. Et berce.

Mon seul regret, c'est que le choix, l'assemblage des mots soit si mauvais, comme bâclé, négligé même. Divorce de la philosophie et de la littérature. Comme si la pensée trop vaste et trop rapide allait plus vite que l'attention que l'on peut prêter à sa concrétion. Et que cette concrétion ne le méritait pas. Tant que l'idée y est, peu importe comment. Peut-être une façon de nous léguer la tâche de redire, après la hâte d'avoir livré le contenu avant qu'il ne soit trop tard. Encore faut-il comprendre, et sans trahir...

Ou bien laisser pourrir l'idée telle qu'elle est entre les pages du livre.
Et la repenser comme on veut, autrement ou pareille, sans trop savoir ce qu'elle doit à qui.
En prendre, éventuellement, ce qui parle ; délaisser le reste - un haussement d'épaules :
"Kant, plus personne ne croit à ce qu'il a pensé ; on sait tous que c'est dépassé."
(Je ris : il est si clair que ce n'est pas un français qui parle !...)

- Sourire, enfin, au paradoxe : texte qui parle mochement du beau.
Comment un homme aux pensers si rigides et si froids a-t-il pu, si froidement et si rigidement, penser cette percée, cette ouverture sur une terre qui lui semble si radicalement étrangère - lui, ce massacreur inconscient des mots, ce triste indifférent aux beautés du langage ?
"Ce texte que tous les anti-kantiens adorent..."

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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