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Altawabi's blog II
31 octobre 2006

Mon spectacle débile

En fait, je crois que j'en ai assez.
En fait, je crois qu'il est temps que tout ça se termine.
En fait, je crois qu'il faut que tout recommence. Ailleurs. Autrement.

Ce n'est plus seulement la nausée, c'est un véritable dégoût.
Je sais que ce sera pareil ailleurs, qu'il n'y aura rien de mieux. Je sais même qu'il me manquera la mer, le ciel gris qui patauge dedans, les fougères brunes sur le bord de la route. Je sais qu'il manquera la nuit, le ciel, les étoiles à travers la vitre arrière de la voiture, sur ces routes-là. Les routes ailleurs ne sont pas les mêmes. Je sais qu'il manquera surtout la mer, la mer et puis la cathédrale, les pavés, les cinéma, ceux-là, pas d'autres. Les bords de l'Odet. La Seine, elle n'a rien à voir ; elle y comprend rien, la Seine, de toute façon. Elle sait pas ce que c'est qu'un bac à fleurs.

Je sais qu'ailleurs ce ne sera pas mieux, peut-être même que ce sera pire.
Mais ce sera AILLEURS.
Un ailleurs neuf, vide, blanc, dépeuplé, et surtout un ailleurs sans fantômes dans les placards, sans cadavres au coin des rues. On a beau passer sans leur accorder un regard, parfois il vous sautent à la gorge. 'Faut croire qu'on les a vexés.
C'est con un fantôme.

Il est temps, il est grand temps de se jeter dans le vide.
Oui, oui : le VIDE.
J'avais dit, je n'y arriverai jamais, je vais me retrouver toute seule du jour au lendemain.
On m'a dit p'têt que y'aura un p'tit bonhomme pour te tenir la main ce jour là
Mais pour l'instant j'ai pas vu le bout de son nez à ce petit bonhomme, et le jour fatidique approche pourtant à grands pas.

Parfois pourtant, on marche sur la dune, on regarde la mer, la mer miroir, celle de la photo avec Coline et la grosse bouée quand on avait deux ans et demi, on marche sur la dune, les mouettes blanches qui s'envolent par dizaines au dessus de la mer grise, et puis sur le ciel blanc, c'est leur silhouette qui se fait grise ; il y a l'horizon qui joue à cache cache, parfois on ne sait plus où elle est, il y a le sable blanc, les algues noires, le cri des goélans, il y a la dune, un peu plus loin le port, la petite pointe avec les maisons blanches aux volets bleus, il y a les lumières qu'on ne voit nulle part ailleurs, il y a la digue et l'hotel-restaurant qu'on connait par coeur, et puis la mer, la mer, la mer...
On marche sur la dune, et alors c'est presque comme s'il y avait quelqu'un. C'est presque comme si, parce que la mer de toute façon c'est une chose qui se partage. On sait qu'un jour, on marchera ici, au même endroit, sur la même dune, devant la même mer, et on partagera tout ça. Je te raconterai.
Tu seras mon compagnon de voyage. Un jour tu seras là, tu auras un visage et un nom. Juste quelqu'un qui marche, à côté de moi, et qui regarde les mêmes choses. Juste pour ne pas être seule. C'est ça qui est terrible : être seule.
Souvent il y a ça : je voudrais partir, loin, aller voir ce qu'il y a ailleurs, loin, loin, prendre le train, ou marcher sur les routes, juste regarder ce qu'il y a autour. Ce n'est pas fuir, ce n'est que partir pour revenir, ce n'est que marcher, marcher pour ne pas rester piétiner éternellement au même endroit, c'est juste pour voir du pays, pour un peu de rêve, pour changer un peu d'univers, c'est tout. Pour ne rien rater.
Et tous les gens regardaient vers la mer On partira ce n'est qu'un geste à faire oh Pour toute la vie Ou pour un peu d'imaginaire Juste le temps d'un peu d'oubli
Mais pour partir sur les routes, c'est comme pour danser, c'est comme la musique, ce sont des choses qui se partagent.
Seul, ça n'a pas le même goût.

Et puis, et puis, c'est stupide tout ça.
C'est débile.
J'ai l'impression de revenir en arrière.
J'écris n'importe quoi. Ou alors, je l'écris n'importe comment ^^
Ça devait être un post joli, au départ. Optimiste. Tout ça.
Je suis écoeurée.
C'est peut-être aussi parce que j'ai mangé tous les bonbons qui restaient.
Ceux que les p'tits monstres n'ont pas réquisitionné pour halloween...

Ça fait trois posts écoeurants. La nausée...
Débile.
Il est temps que je me ressaisisse.
Demain, je travaille.
En tout cas, j'avais raison, finalement : c'est nul, les vacances.


[Voulais mettre, du même groupe : mon spectacle débile - d'où le titre. Ça convenait mieux. Mais bon. Pas trouvée. Tant pis, celle-là est pas mal aussi.]

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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