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Altawabi's blog II
26 janvier 2009

Goutte d'eau

Voilà de quoi cacher le précédent article, avec tout ce qu'il peut avoir de ridicule. (Car qu'est-ce que j'y connais à la vie, après tout.) Je voulais aussi parler de quelque chose ; de quoi, je crois que j'en ai une vague idée, mais les mots ne se laissent pas poser dessus, dirait-on. Un sentiment bizarre, comme beaucoup finalement : contradictoire, où se mêlent à la fois quelque chose d'heureux et quelque chose de blessant. Il y a des choses que je n'ai toujours pas appris à dire. Un soir je sors du cinéma illuminée par l'évidence de paroles qu'il y aurait à prononcer, de gestes qu'il y aurait à faire, mais dès que les autres sont là c'est comme si le monde n'était plus le même, comme si ces gestes à faire, ces choses à dire, ne l'étaient pas dans ce monde-ci, mais dans un autre, ailleurs, un monde d'évidences qui a disparu et que l'on attend de voir resurgir, mais qui, sous leurs yeux, ne resurgit pas.

J'ai l'impression que je cherche toujours à avoir le sentiment de devoir quelque chose aux autres. Simplement parce que ce serait beau d'avoir des raisons de dire merci, parce que notre "bonheur", disons, ce qui participe à nous aider à nous lever le matin, ne saurait avoir d'intérêt que rattaché à des gens. Comme si chercher à se suffire à soi-même, ce n'était pas drôle, ou je ne sais pas, pas assez beau, encore une fois. C'est ça, chercher à se sentir redevable, ou reconnaissant, juste pour la beauté du sentiment. Pour que ce sentiment remplisse un peu notre vie, et nous porte. Théâtralement. Ridiculement. Jusqu'au besoin féroce d'écrire des merci même là où il n'y a pas lieu, sous peine de perdre pieds. Je vous aime, etc.
Et si finalement je ne devais rien à personne ? Est-ce que ce serait si grave ? Un peu triste, sans doute ; mais libérateur, aussi. A quoi bon toujours chercher ce que l'on doit aux autres, quand probablement, bien souvent, on ne leur doit rien. Peut-être faudrait-il regarder le vide en face. Pas de scènes théâtrales de remerciements à tout bout de champ, seraient-elles purement intérieures et silencieuses. Pas d'amour exagéré qui vient cogner dans la poitrine comme un forcené...

Pas comme un forcené, non, c'est peut-être ça la clef.

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Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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