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Altawabi's blog II
21 janvier 2009

Voilà qu'une fois de plus, j'en ai assez de ce

Voilà qu'une fois de plus, j'en ai assez de ce blog. Et pourtant, cette fois encore, quelque chose me dit que je ne vais pas le fermer. Je regarde partout autour de moi et ne sais plus très bien ce que j'y cherche. D'ailleurs, je n'ai probablement jamais su. A chaque objet qui attire mon attention (lorsqu'elle se décide enfin, mais seulement parce qu'il le faut, et de façon absolument arbitraire, à s'arrêter quelque part), je me sens comme forcée d'aimer ou non ce que j'y vois, de m'en sentir proche, ou étrangère. Mais souvent je ne sais plus. Trop de brusques changements de trottoir (pour un observateur extérieur, ce doit être amusant, ma foi, de me regarder déambuler dans Paris, moi qui ne sais jamais où je vais, m'arrête brusquement, fronce les sourcils, reviens sur mes pas, hésite pendant plusieurs minutes entre deux directions en grommelant contre moi-même d'être toujours si indécise), de pavés contre lesquels on trébuche, de réverbères en travers du chemin, je veux dire : comme un simple mot auquel on ne s'attendait pas peut soudain transformer le grand fauteuil moelleux dans lequel vous étiez paisiblement installé (depuis, il est vrai, quelques secondes à peine) en tabouret de spartiate ! Et la vie n'est faite que de cela : de canapés qui se transforment en bancs rudimentaires dès qu'on fait mine de s'y asseoir. Cela arrive tous les jours, ou presque. On voudrait (par un réflexe bizarre) s'efforcer de rester assis pourtant, se persuader qu'on est bien, là. Mais non. Il est trop tard : on est dérangé, et par là déjà de retour sur nos pieds, qui nous entraînent à nouveau vers des lieux incertains.

(...)

En sortant du cinéma l'autre jour, j'ai écrit. Je me suis couchée heureuse d'avoir senti les mots couler tout seuls, comme ils ne l'avaient pas fait depuis longtemps, de les avoir sentis pleins de vie, de bourgeons et de promesses. Puis, quelques jours plus tard, aujourd'hui, je me suis relue. Et je crois que j'ai compris avec déception que ce que j'avais écrit n'avait aucun intérêt. Pire : c'était niais. On ne se défera jamais du niais. Je ne veux pas du cynisme non plus pourtant, ni même de l'ironie. Je ne crois pas, de toute façon, que ce soit une histoire de ton. Je ne sais pas. Je n'ai même plus envie de dévorer les livres pour chercher à percer leur secret. Je sens, dans un soulagement mêlé de tristesse, cette espèce de vœu d'humilité vieux de la terminale qui me rattrappe doucement, cette idée de suicide littéraire à Bruxelles, l'envie d'abandonner toutes ces bêtises auxquelles je n'ai probablement même pas le droit de toucher. Mes yeux tombent sur la Critique de la Raison Pure qui traîne par terre, et je lui souris comme à un vieil ami un peu marginal qu'on aime précisément parce qu'on sait qu'on ne comprendra jamais vraiment son délire, mais qu'il ne nous en voudra pas.

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Commentaires
O
Je suis là
A
D'ailleurs, il y a quelque chose comme ça que j'aimais chez Heela aussi je crois, à qui je regrette de ne pas avoir dit que ça me manquerait, de ne plus pouvoir la lire...<br /> Mais peut-être passe-t-elle encore par ici...
A
Bonjour,<br /> Ton commentaire me fait plaisir :)<br /> Je lis aussi ton blog, quand il t'arrive d'y écrire, et regrette d'ailleurs que tu n'écrives pas plus souvent ! Plusieurs fois j'ai voulu le commenter, mais je crois que je ne savais pas quoi dire (ouais, mauvaise excuse ^^ !)<br /> Si je devais dire quelque chose de tes mots, je crois que ce n'est pas de ta façon d'écrire que je parlerais, mais d'une sorte de contenu peut-être ; j'ai l'impression qu'il s'y révèle des choses dont on ne prend pas facilement conscience si on se contente de vivre, et même peut-être si on les cherche. Et finalement, je crois que les mots n'ont pas de plus grand intérêt que celui-là...
M
coucou je voulais te dire que je lis souvent ton blog et que c'est toujours un plaisir, ta façon d'écrire sonne comme une évidence et c'est plutôt cool de tomber dans un endroit sans cynisme et sans ironie^^
Altawabi's blog II
  • Naissance d'un nouveau blog, d'un nouveau chez-moi. D'un nouveau moi ? Non. Jamais. Je suis ce que je suis et ce que je traine derrière moi, hein. Comme toujours. Ça, ça n'a pas changé, et ça ne changera pas. Non, c'est juste que... je déménage.
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